Allégorie de l’aigle et de l’ours avec ses bottes !

 


Allégorie de l’aigle et de l’ours avec ses bottes !

Fable fictionnelle – toute ressemblance avec l’actualité serait purement fortuite



C’est l’histoire d’un ours. Un ours comme on en fait encore, solide, rustique, vaquant à ses affaires sur un vaste territoire qui suffit largement à occuper ses journées — et celles de sa famille.

Cet ours vit paisiblement dans une grotte, en famille. Il s’est un peu civilisé : il porte des bottes. Chaque soir, avant de rejoindre sa tanière, il les dépose à l’entrée, par souci de ne pas incommoder sa tribu avec l’odeur tenace de ses escapades forestières.

Mais depuis quelque temps, chaque matin, au moment d’enfiler ses bottes pour repartir arpenter son domaine, il découvre, horrifié... des excréments à l’intérieur.

Intrigué, puis excédé, il décide de monter la garde la nuit. Et ce qu’il voit dépasse tout entendement : un aigle, royal, même impérial, vient chaque nuit, dans l’ombre et le silence, lui chier dans les bottes.

Furieux, l’ours bondit un soir et abat l’aigle d’un coup de patte bien placé. Il pense être enfin tranquille.

Mais non. Le lendemain, rebelote. Un nouvel aigle. Une nouvelle fiente. Même punition : un coup de patte.

Et cela recommence. Chaque nuit. Un nouvel aigle. Une nouvelle insulte. Une nouvelle riposte.

Alors l’ours décide d’en finir une bonne fois pour toutes. Il remonte la piste et découvre que tous ces aigles viennent d’un nid installé dans un pays voisin. Ni une ni deux, il traverse la frontière et saccage le nid.

Mais très vite, un autre nid apparaît. Et les aigles reviennent, toujours plus nombreux, toujours plus téméraires, toujours plus... souillés.

L’ours n’a alors plus d’autre choix : il s’installe à demeure dans ce pays voisin. Il ne peut plus rentrer chez lui. Car s’il part, les aigles reviendront. Et chaque nuit, encore et encore, ils viendront lui chier dans les bottes.

Et pourtant... l’ours voudrait tant rentrer chez lui. Son territoire lui manque, sa tanière l’attend, ses montagnes l’appellent. Là-bas, il avait assez à faire, et il s’y suffisait à lui-même.

Mais la vraie question demeure :
Quand pourra-t-il enfin rentrer ?

Commentaires