Lettre ouverte à l’Humanité

 

 

Lettre ouverte à l’Humanité

 

Le communiste, et son cortège de crimes, a mal vécu et implosé. Le socialiste, même à la française, est moribonde. Le libéralisme ; sous quelques formes qu' il soit et il en fleurit beaucoup ces temps-ci, qu'il se  nomme   socialisme libéral, social démocratie , ou la troisième voie avec l’acceptation de la globalisation  et de la  mondialisation comme cheval de bataille; ne réussit pas à se débarrasser de ses miasmes : chômage de masse qui dure , précarité, aliénation sociale économique et politique , appauvrissement de secteurs économiques , de régions ,de villes  tout entière  et de plusieurs générations dans une même  famille .

La lutte entre économie de profit et économie de progrès humain continue. Elle est, et sera de plus en plus d’actualité, car le fossé entre grande richesse et grande pauvreté est immense et ne fera qu’augmenter. Nouvelle économie, Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication ou pas, Intelligence artificielle en lieu et place de l’intelligence Collective humaine de notre Humanité : nous régressons. Sans parler des pays en voie de développement dont la situation se dégrade également de plus en plus.

L’argent fait de l’argent ! Sur une année le PIB mondial est à peu-près de 100.0000 milliards de dollars. Bon an, mal an, le marché des changes est de 2.500.000 milliards de dollars. Quant à celui des « produits dérivés », produits assurantiels : il est de 1.500.000 milliards de dollars. Ces deux marchés, hautement spéculatifs, font l’équivalent de 45 fois le PIB mondial !

Le patrimoine cumulé des 1% les plus riches du monde a désormais dépassé celui des 99% restants : est-ce cela le progrès de l’humanité ?

Le progrès s’il n’est vu que sous l’angle technoscientiste, ou d’une possibilité de faire fortune rapidement, est une aventure qui régulièrement tourne court et souvent se termine en catastrophe. Le constat est simple à faire dans nos pays dit évolués : en pratiquement deux siècles, hormis ce soi-disant progrès technique, qui s’avère mortifère et délétère, au bout du compte nous n'avons pas avancé d'un pouce, on se croirait revenus au 19ème siècle. Et  si nous laissons faire, ces gens-là, cette « gentry ploutocrate »  affairistes ; tout ce beau petit monde cupide, nous reverrait au « darwinisme social » si cher au Nazis, ou encore à l’esclavagisme ou au servage tel des suzerains !

Plus jamais çà ! Le répit a été de très courte durée, car nous vivons, après les « trente glorieuses », seulement trois décennies de répit, une période de modernité régressive au plan humain : nous vivons, non pas les trente, mais les quarante et peut-être même les « cinquante piteuses » !

Au plan conceptuel en économie comme en politique, donc au plan sociétal, il y a belle lurette que nous n’inventons plus rien. « Enrichissez-vous », cette expression était déjà le mot d'ordre du libéralisme bourgeois triomphant du XIX ème siècle. Elle est due à François Guizot, qui, en 1843, avait la responsabilité du Gouvernement. Cependant, cette formule était plus complète et moins polémique qu'aujourd'hui car elle affirmait :" Enrichissez-vous, mais par le travail, l'épargne et la probité".

De nos jours, Le travail n'a pas la valeur d’émancipation sociale qu'on aurait aimé lui voir prendre, c'est l’opportunisme, la cupidité, l’avidité, la spéculation et la rente qui sont les valeurs montantes. L’épargne dans le modèle Américain est inexistante, c’est la dette, la dette individuelle et le déficit extérieur, en fait la spéculation, qui finance l’économie américaine. C’est l’épargne des autres pays qui si colle, ils n’ont même pas conscience de donner le bâton pour se faire battre. Ils leur suffiraient pourtant de regarder l’histoire, car elle se répète.  Quant à la probité, il y a longtemps qu'elle n'est plus une valeur, ce serait même un sérieux handicap. Il en va de même pour l’Ontologie, la Déontologie, l’Ethique et l’Altruisme, des principes métaphysiques, hautement humains, qui fondent assurément le « Principe d’Humanité » !

Un siècle et demi pour rien. Nous en sommes toujours au même point. Au plan de la réalité sociétale, d’un pragmatisme sociétal, le modèle économique libéral, hyper productiviste et supra-financier, qui opère actuellement, produit à la fois plus de richesses (pour partie virtuelles car spéculatives) et plus de pauvreté, elle réelle. Un modèle pseudo économique qui défie tous les principes d'équilibre micro et macro-économique de la théorie de l'équilibre général en économie de marché, dont il prétend pourtant être une émanation.

En France, nous jetons 30 % de la nourriture produite et aux-Etats unis : 38 % !

Dans tous les pays dit « moderne », soi-disant « évolués », racisme et xénophobie reprennent du poil de la bête et nous devrions prendre garde. Et que dire des autres pays sous le joug religieux d’un islamisme archaïque. Ce néolibéralisme, mâtiné de capitalisme financier, est extrêmement dangereux, car il est économiquement et socialement intenable : explosif ! En cas de conflit économique grave ; et il est programmé si nous ne faisons rien ; il se pourrait que les choses ne soient pas qu'une affaire de compassion envers les exclus et les pauvres du monde entier, mais soient extrêmement plus sérieuses et lourdes de conséquences que ce à quoi on peut s’attendre.

 Espérons que l'organisation économique fragile de nos sociétés ne va pas s'écrouler avant qu'une organisation nouvelle ne soit capable de la remplacer.

Espérons que nos libertés souvent formelles deviennent des libertés bien réelles et non point disparaître.

De l’humain, de l’humanité : de notre humanité ! Qu’est-elle devenue cette humanité : qu’en avons-nous fait ? Visiblement, elle est aux pâquerettes : comme dirait l’autre ! Elle est devenue « humanisme technoscientiste » et elle deviendra « transhumanisme » car l’humanisme est une porte grande ouverte sur le « transhumanisme » !

2025, une troisième décennie déjà bien entamée de ce 21ème siècle, révélatrice des impasses de notre époque. La crise sanitaire, loin d'être un accident isolé, a mis en lumière les fragilités systémiques de nos sociétés. La guerre en Ukraine, elle aussi, n'est pas survenue ex nihilo. Quant à nos défis environnementaux, il est illusoire de croire qu'ils pourront être relevés sans une remise en cause profonde de nos modes de vie et de pensée.

Au début de ce 21ème siècle et de ce 3ème millénaire, qui peut encore s'imaginer que nous puissions continuer à construire notre réalité sur les dogmes libéraux-libertaires des 18ème et 19ème siècle ? L'économisme, l'utilitarisme, le libéralisme économique et son corollaire, le capitalisme financier, ou encore le positivisme scientiste : autant de paradigmes paroxystiques qui réduisent l'humain à une simple ressource et ignorent le "Principe d'Humanité". Le positivisme, ce "comment sans le pourquoi", fut critiqué et abandonné en son temps, mais notre modernité régressive l'a ressuscité depuis au moins quarante ans : quarante piteuses, et peut-être plus encore, vu la trajectoire empruntée.

Qui peut croire que cette société moderne, instruite à l'école de la République et émancipée par ses luttes politiques, continuera longtemps d'accepter un système aussi inconséquent, aussi cupide, prévaricateur et manipulateur ? La critique est aisée, mais l'art de proposer des solutions viables est autrement plus exigeant.

Cette lettre ouverte à l’Humanité se veut à la fois :

  • Un réquisitoire contre un système de pensée obsolète, une conception du monde devenue intolérable car insoutenable.
  • Un plaidoyer pour une approche renouvelée de la réalité, fondée sur un savoir ouvert aux principes de la démocratie, de l'Humanité et de la République.

Il ne s'agit pas ici d'une révolution des "institutions", mais d'une évolution des "esprits". Il est temps d'appliquer, avec sincérité et cohérence, les valeurs humaines préconisées dans nos grandes déclarations et chartes. Il s'agit de replacer le "Principe d'Humanité" au cœur de nos réflexions et de concevoir la science et la technique non plus comme des finalités en soi, mais comme des moyens au service d'une finalité humaine et temporelle.

Un autre savoir et une autre culture, non pas contre la Nature mais avec la Nature, non contre l’humain mais avec notre Humanité, avec notre propre « nature humaine » si complexe ; un autre savoir et une autre culture, et que tout ceci soit un peu plus ouvert sur le « Principe d’Humanité » et la démocratie qui vont de pair !

Si, au lieu de cultiver le pire de l'humain, nous en cultivions le meilleur ?






 

                                                                                                                     

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