Un bon usage du savoir : une Intelligence Pascalo-Quantique
Un bon usage du savoir : une Intelligence Pascalo-Quantique
Nous, êtres humains, sommes confrontés à une question essentielle : sommes-nous capables d'utiliser les choses sans en abuser, de les utiliser sans les user ? Cette distinction simple, mais fondamentale, pourrait bien définir ce que nous appelons l'intelligence. Car agir autrement, en détruisant et en manipulant sans mesure, relève non pas de l'intelligence humaine, mais de la « malignité humaine » où « bon savoir », substantifique moelle, n’entre pas, comme le dit explicitement François Rabelais : mais où mauvais savoir y fait litière ! AA
Le Flou Quantique de Notre Condition Humaine
Nous vivons dans un flou permanent, une sorte d'intrication quantique où chaque action, chaque pensée, est connectée à une multitude d'autres : une noosphère quantique ! Pourtant, dans ce chaos apparent, nous ressentons le besoin de certitudes. Comment les obtenir ? Par le savoir. Mais quel savoir ? Un savoir rabelaisien, une substantifique moelle qui nourrit l'âme - ou plutôt l'Humanité - sans sombrer dans la malignité. Ou encore le gai savoir de Nietzsche, qui nous invite à surmonter les pulsions morbides héritées de notre passé religieux hypocrite et dichotomique.
La quête de vérité, si elle est dogmatique, devient un piège. C'est pourquoi il convient de la remplacer cette recherche de vérité absolue par la véralité, une véralité relative, en mouvement perpétuel, mais enracinée dans un « étant ontologique » et non figée dans des certitudes absolues sans aucun sens commun.
Savoir : Pour Comprendre ou Pour Manipuler ?
Arrivés à ce point, une question essentielle se pose : pourquoi savoir ? Est-ce pour comprendre réellement, en tout entendement, ou pour mieux manipuler ? Un bon savoir devrait nous permettre de voir "ce qui est" réellement, de percevoir l'étant, plutôt que de projeter nos désirs sur la réalité.
Depuis plus de trois siècles, nous avons développé un savoir scientifique fondé sur le methodus de Descartes et son individualisme méthodologique qui confine à la chose pour la chose, à l’épiphénoménologique. Ce savoir, initialement libérateur, est devenu scientiste avec Auguste Comte, réduisant toute forme de connaissance à des principes technoscientifiques. Ontologie, déontologie, éthique et altérité ont été reléguées aux oubliettes de l'histoire, remplacées par un dogme scientifique tout aussi rigide que les croyances religieuses qu'il prétendait dépasser.
L'Écueil du Savoir Scientifique : La Manipulation
Quel est l'écueil du savoir scientifique ? C'est sa tendance à la manipulation. En divisant l'indivisible, en atomisant la réalité, la science moderne adopte une posture manipulatrice. Mais une autre science est possible. Une science pascalienne, fondée sur la reconnaissance de la complexité ontologique de l'étant.
Cette science ne serait pas solipsiste, close sur elle-même, mais ouverte à la complémentarité. Elle embrasserait les contradictions apparentes, à l'image de la mécanique quantique où onde et particule coexistent. Une science pascalo-quantique, en somme, qui intègre la pensée complexe d'Edgar Morin et refuse les réductions simplistes.
L'ODEA : Une Méthode en Conformité avec le Principe d'Humanité
Face à ces défis, l'ODEA (Ontologie de l'étant appliquée) s'impose comme une méthode essentielle pour réconcilier savoir et humanité. En fondant le savoir sur la véralité, l'ODEA assure une conformité ontologique qui respecte le Principe d'Humanité. Cette méthode ne se contente pas d'expliquer le monde : elle cherche à le comprendre dans sa globalité, en reconnaissant l'interdépendance des étants et la complexité de leurs interactions.
L'ODEA s'aligne également avec les conclusions philosophiques de la physique quantique, une science dite "dure", mais aux implications étonnamment profondes sur notre compréhension de la réalité. Les acquis intellectuels du XXe siècle, notamment ceux de la physique quantique, révèlent les limites de la connaissance humaine, tant dans le domaine du raisonnement que de l'action. Ces limites nous invitent à plus de modernité, de prudence et de responsabilité.
Vers un Nouvel État d'Esprit : La Science de la Complémentarité
La science cartésienne a apporté des avancées majeures, mais elle a aussi ses limites. En opposant systématiquement les concepts, en cherchant à diviser pour comprendre, elle passe à côté de la richesse des interconnexions. Une science de la complémentarité, inspirée de la physique quantique, pourrait offrir une vision plus holistique du monde.
Cette approche pascalo-quantique ne se contente pas de décrire la réalité : elle l'intègre dans toute sa complexité ontologique. Elle ne cherche pas à manipuler, mais à comprendre, en respectant l'entendement de l'étant.
Conclusion : Pour un Savoir au Service de l'Humanité, de la démocratie et non de la seule ploutocratie !
Redonner sens et direction à notre quête de connaissance passe par une réévaluation de nos principes épistémologiques. Il ne s'agit plus de poursuivre des vérités absolues, mais de cultiver une véralité ontologique, en harmonie avec l'étant. La science, loin d'être un outil de manipulation, doit redevenir un moyen d'entendement, intégrant éthique, altérité et respect de la complexité humaine.
Ainsi, une science pascalo-quantique, fondée sur la méthode ODEA, pourrait ouvrir la voie à une nouvelle forme d'intelligence, capable d'utiliser le savoir sans en abuser, et de voir le monde non pas comme un objet à dominer, mais comme un écosystème à comprendre et à respecter.
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