Dystopie et paroxysme : voilà à quoi nous sommes « savamment » et « délibérément » livrés et rien d’autre qu’une démiurgie prométhéenne !
Dystopie et paroxysme : voilà à quoi nous sommes « savamment » et « délibérément » livrés et rien d’autre qu’une démiurgie prométhéenne !
Nous vivons dans un monde de dystopie paroxysmique (double peine : l’absurde inconvenant porté à son paroxysme) car nous avons développé des savoirs d’une telle nature ; alors que nous devrions vivre dans un monde d'utopie ontologique : pas une ontologie de l'être mais celle de l'étant ! Une utopie de la complexité ontologique quantique de l'étant ! Nous vivons dans une réalité artificielle et non dans une réalité ontologique. Des savoirs inconvenants dénoncés par les conclusions hautement philosophiques des physiciens de la dernière physique, la physique quantique : qui nous le disent ! Des conclusions philosophique, dits : « Acquis intellectuels du 20 ème siècle » dont nos dirigeants se moquent éperdument et qui limitent la connaissance humaine tant dans le domaine du raisonnement que dans celui de l’action.
Ainsi s’exprimait Werner Heisenberg, un des pairs de la physique quantique, au sujet de la vision cartésienne du monde, au cours des années 50 dans un livre, intitulé « Physique et philosophie » :« la limitation cartésienne a profondément pénétré l’esprit humain durant les trois derniers siècles qui ont suivi Descartes et, il faudra longtemps avant qu’elle ne soit remplacée par une attitude vraiment différente à l’égard du problème de la réalité. » Il y a de cela sept décennies : il serait temps de procéder à ce « grand remplacement » souhaité par Werner Heisenberg et souhaitable pour notre « Humanité » ; si nous ne voulons pas la voir disparaître scientifiquement dans le « transhumanisme » favorisé par l’humanisme !
Quelles sont les causes et les raisons de cette dystopie paroxysmique ?
Pour ce qui est de causes :
1. Le dogmatisme : religieux et technoscientiste Le dogmatisme repose sur des certitudes inébranlables, qu'elles soient issues de la foi religieuse ou de la croyance aveugle en la technoscience. Le dogmatisme religieux peut enfermer les individus dans des visions du monde figées, refusant toute remise en question ou évolution. De son côté, le technoscientisme sacralise la science et la technologie comme des fins en soi, ignorant leurs limites éthiques et sociétales. Ces deux formes de dogmatisme partagent une rigidité conceptuelle qui étouffe la pensée critique et la pluralité des savoirs.
2. La dichotomie : lutte entre le bien et le mal Héritée des traditions religieuses et philosophiques anciennes, la dichotomie du bien et du mal continue de structurer nos représentations du monde. Aussi, cette dichotomie exonère, en quelque sorte, l’humain de sa responsabilité en prenant Dieu et diable comme des boucs émissaires, alors que mal et bien sont intrinsèques à l’humain : il a son libre arbitre ! Cette vision manichéenne empêche une appréhension nuancée de la réalité. En politique, en éthique ou dans les discours sociaux, elle polarise les opinions et favorise la division, renforçant ainsi les dynamiques conflictuelles plutôt que les synergies.
3. L’individualisme méthodologique L’individualisme méthodologique, dominant dans les sociétés contemporaines, place l’individu au centre de toutes les analyses et actions, négligeant les interdépendances systémiques. Là, le terme de « paradigme » est un paralogisme, car un paradigme est contre le dogme : or nous sommes là, avec toutes ces logiques et ces raisons sans logique, dyslogique : en plein dogmatisme ! Ce paradigme réduit la société à une somme d’égoïsmes rationnels, écartant les dimensions collectives et holistiques essentielles à une harmonie sociétale et écologique. Il en résulte une fragmentation du tissu social et une incapacité à relever les défis globaux.
4. La logique du tiers exclu des mathématiques et le mathématisme L’hégémonie de la logique formelle, fondée sur le principe du tiers exclu (une proposition est soit vraie, soit fausse, sans alternative intermédiaire), limite la compréhension des phénomènes complexes et contradictoires. Ce réductionnisme se double du mathématisme, qui absolutise les modèles quantitatifs au détriment des qualités essentielles. Que dire aussi des algorithmes qui nous phagocytent et qui sont enseignés sans aucune critique civique au collège et au lycée ! En figeant la pensée dans des modèles rigides, ces approches ignorent la dynamique fluide et multidimensionnelle de la réalité.
5. La logique positiviste du « comment sans le pourquoi » Le positivisme scientifique, axé sur l’observation et l’expérimentation, a privilégié le « comment » au détriment du « pourquoi ». Aussi, que dire du refus de l’introspection et de la non-causalité même de nature fondamentale, comme l’ontologie de l’étant. Il n’y aurait alors que des conséquences sur lesquelles il nous suffit d’agir ! C’est la raison pour laquelle nous ne faisons qu’ajouter des conséquences à des conséquences et forcément des problèmes à des problèmes, nous enterrant sous la sciure (terme très aimable pour ne pas être vulgaire) la plus épaisse du scientisme et du technoscientisme.
6. La logique du « comme si que » : création d’une réalité artificielle Cette logique repose sur des postulats fictifs, acceptés comme réels, pour justifier des constructions sociales et technologiques. En établissant des normes artificielles, elle produit une réalité déconnectée des dynamiques ontologiques et naturelles. Cette fabrication de mondes parallèles alimente la confusion et le déni de ce qui est.
7. Les biais cognitifs Comme biais cognitifs non reconnus par la science rationaliste épiphénoménologique, qui en compte plus de trois cents : pourquoi ?
• Le dogmatisme religieux ou scientifique
• La dichotomie
• La recherche du pouvoir
• La recherche de la fortune. La « destinée manifeste » : faire fortune c’est honorer Dieu ! Ce sont là les principaux biais cognitifs attribuables à la ploutocratie et non à une démocratie qui corrigerait ces problèmes, et même ne les créerait pas !
Pour ce qui est des raisons :
1. Les motivations élitistes L’élitisme justifie la concentration du savoir et du pouvoir entre les mains de quelques-uns. Les élites, qu’elles soient politiques, économiques ou académiques, entretiennent cette dystopie pour préserver leurs privilèges. L’accès limité à des connaissances critiques perpétue l’inégalité et le contrôle.
2. La ploutocratie VS démocratie La domination économique des ploutocrates écrase les idéaux démocratiques, concentrant les richesses et les décisions dans les mains d’une minorité, et privant les citoyens de leur souveraineté véritable.
3. La division pour régner Les systèmes de pouvoir exploitent les divisions sociales, ethniques, économiques ou idéologiques pour affaiblir les résistances collectives. Cette stratégie perpétue la fragmentation sociale et l’impuissance collective.
4. La fatuité et la paresse intellectuelle Certains acteurs, notamment dans les sphères académiques, se complaisent dans des savoirs convenus et refusent de remettre en question les paradigmes dominants. Ce confort intellectuel freine l’innovation et l’émergence de perspectives nouvelles.
5. La lâcheté humaine et une hypocrisie souvent religieuse Face à l’ampleur des problèmes, beaucoup préfèrent l’inaction, par peur des conséquences ou par conformisme. Cette passivité collective alimente la perpétuation d’un système dystopique. La lâcheté, qu’elle soit individuelle ou collective, constitue un obstacle majeur à toute tentative de rénovation sociétale, souvent nourrie aussi par une hypocrisie morale ou religieuse !
Une proposition : la culture de la complexité ontologique pascalo-quantique
Pour sortir de la dystopie paroxysmique, il est nécessaire de dépasser les paradigmes actuels et de développer une nouvelle culture : celle de la complexité ontologique pascalo-quantique. Cette culture s’appuie sur les principes suivants :
1. Reconnaître la complexité de l’étant Contrairement à l’ontologie de l’être, figée et abstraite, une ontologie de l’étant embrasse la diversité, les interactions et les transformations continues de ce qui est. Inspirée par Pascal, elle valorise la finesse d’esprit et la compréhension intuitive des interdépendances.
2. Évoquer le « Principe cognitif de Pascal » Ce principe pose intuitivement la complexité : « Toutes choses étant causées et causantes, constituées et constituantes, médiatement et immédiatement, et toutes s’entretenant par un lien naturel et insensible qui lie les plus éloignées et les plus différentes, je tiens impossible de connaître les parties sans connaître le tout, non plus que de connaître le tout sans connaître particulièrement les parties »
Tout ceci étant confirmé scientifiquement, trois siècles plus tard, par la physique quantique. Cette pensée nous invite à dépasser la simple raison rationaliste en accueillant une compréhension plus vaste et interconnectée : une rationalité mais complexe quantique.
3. Adopter une perspective quantique La physique quantique nous enseigne l’incertitude, la superposition et l’interconnexion. La physique quantique est dite paradoxale : qu y a-t-il de plus paradoxal que l’être humain ? Entre physique et métaphysique, entre liberté et contraintes, entre individualité et collectivité, entre raison et logique : nous sommes des êtres de nature quantique
Tout un chacun raisonne en termes de complexité, sauf nos élites qui raisonnent par atavisme ploutocratique ! Nous faisons de la physique quantique ontologiquement, comme Monsieur Jourdain faisait de la prose, sans le savoir. Appliquée à la culture, cette perspective remet en question le réductionnisme et ouvre des horizons nouveaux où l’impossible devient pensable.
4. Fonder une éthique du tout Une culture pascalo-quantique intègre une éthique globale, basée sur la solidarité, la responsabilité et le respect de l’écosystème terrestre. Ceci nous renvoie à l’holisme antique, valorisant l’être humain dans sa relation au monde, plutôt que dans sa domination.
5. Refuser les dualismes simplistes Cette culture dépasse les oppositions binaires (bien/mal, nature/culture, esprit/matière) pour adopter une vision inclusive et dynamique des phénomènes.
6. Encourager une épistémologie ouverte Loin de se limiter au positivisme, une épistémologie pascalo-quantique accueille la pluralité des savoirs, incluant l’art, la philosophie et les spiritualités dans la quête de vérité.
Conclusion
La transition vers une culture de la complexité ontologique pascalo-quantique exige un changement de conscience radical. Elle repose sur une révision profonde des paradigmes dominants (qui ne sont pas à vrai dire des paradigmes mais des manipulations) et sur la réhabilitation des valeurs empreintes d’Humanité, non pas rationalo-systématiques, mais réellement systémiques, écosystémiques, métaécosystémiques, et écologiques. En transcendant la simplification cartésienne et le réductionnisme positiviste, cette approche ouvre la voie à une utopie ontologique où la diversité et l’interconnexion sont au cœur du projet humain.
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