Les limites et impasses du savoir actuel : du réductionnisme de tout au négationnisme du tout !
Les limites
du savoir actuel : du réductionnisme de tout au négationnisme du tout !
De l’individualisme à la négation de la société : du
fait sociétal !
« Un rationalism qui ignore les êtres, la
subjectivité, l’affectivité, la vie est irrationnelle » !
Edgar Morin
(la pensée complexe)
Qui connaît le principe cognitif de Blaise Pascal ? Qui
connaît les acquis intellectuels du 20e siècle ? Ce sont
pourtant là 2 éléments essentiels du savoir un bon savoir à cette « substantifique
moelle » évoquée par François Rabelais : un bon savoir qui n’entre
pas en âme maline, là où la malignité fait sa couche !
Un principe cognitif de Blaise Pascal, qui, intuitivement
nous expose la complexité en lieu et place du simplisme cartésien.
« Toute
chose étant causée et causante, constituée et constituante, conditionnée et
conditionnante, (englobée et englobante, aidée et aidante, médiate et
immédiate… disait Pascal) et, toutes s'entretenant par un lien naturel et insensible (lien systémique et même
écosystémique) qui lie les plus éloignées et les plus différentes, je tiens
pour impossible de connaître les parties sans connaître le tout, non plus que
de connaître le tout sans connaître particulièrement les parties ».
Une complexité pascalienne, un lien « écosystémique »
en toute chose, et qui sera confirmée, scientifiquement, plus de trois siècles
plus tard par la physique quantique.
Des acquis intellectuels qui limite la connaissance
tant dans le domaine du raisonnement que dans celui de l’action !
-
Le « théorème d’incomplétude » de
Gödel et Chaitin : incomplétude des mathématiques avec lesquelles ils
entendent nous diriger et nous réduire.
-
Le « théorème d’incertitude »
d‘Heisenberg : rien n’est certains en termes de résultats dans un monde
complexe et à fortiori dans le mode métaphysique des humains ! Un bien, au
bout du compte, peut très bien s’avérer un mal et inversement avec le
temps.
-
Le « théorème d’impossibilité »
d’Arrow : Il est impossible d'agréger un intérêt collectif à partir des
intérêts individuels (autrement dit le moins ne peut pas le plus) comme de
définir un bonheur collectif à partir de la collection des bonheurs
individuels. Ce ci remet en cause l’individualisme méthodologie ou l’atomisme
de la science du moins en sciences sociales. Aussi que la perfection est impossible
dans un monde complexe, même dans l’artificiel !
De la
raison raisonnable de la philosophie ou du seul ratio des mathématiques ?
Du raisonnement à la raison, puis la rationalité utile et
nécessaire à la rationalisation, puis au rationalisme paroxysme de rationalité
et plus simple rationalité : nous avons là un sérieux problème non ?
C’est
au choix l’arroseur arrosé, ou le chien qui se mord la queue : un cercle
vicieux de la raison et de la logique ! De la logique sans raison ou du « comment
sans le pourquoi » positiviste !
Un savoir fragmenté et réductionniste : spécialisé
au spécieux et au fallacieux !
Le paradigme scientifique dominant, hérité de Descartes et
du positivisme comtien, repose sur une approche analytique qui divise la
réalité en parties toujours plus petites pour mieux les étudier au risque de
tomber dans l’épiphénoménologique : la chose pour la chose et la chose
imbécile !
Si cette méthode a permis des avancées considérables, mais à
quel prix : elle atteint aujourd'hui ses limites face à la complexité des
réalités ontologique. Certes, la division cartésienne nous a permis de
comprendre l’atome pour autant, ce savoir particulier ne nous permet pas de
comprendre la complexité de la nature composée de toute sorte de matières éléments
composants : il faut un niveau supérieur de conscience que le rationalisme,
et encore vous ne saurez jamais tout ! De même, ce n’est pas parce que vous
connaissez tout de l’individus élément composant de la société que vous saurez tout
de la société élément composé émergeant de la collection des individus !
Les philosophes de l’antiquité gréco latine connaissaient la complexité :
le tout est plus que la simple somme de ses parties ! C’est-ce qui s’appelait
à l’époque l’holisme ou de nos jours la « complexité » !
Il semblerait que cette époque de fuite en avant économico
technoscientiste, moderne au modernisme, paroxysme de modernité et plus simple
modernité : en ait oublié ce concept de réalité ontologique ! Que cette fragmentation excessive du savoir conduit
à un cloisonnement des disciplines et à une hyperspécialisation qui rend
difficile une compréhension globale des phénomènes. Les chercheurs deviennent
experts d'un domaine très restreint, perdant souvent de vue les interactions
avec les autres champs du savoir. Blaise Pascal, et il conviendrait de suivre
ce conseil, nous dit qu’il vaut mieux peu savoir de tout : que tout de
peu ! Toute discipline, quelle qu’elle soit, doit être accompagnée d’une
philosophie ontologique en lien !
Un savoir déconnecté du sens et des valeurs
En se focalisant uniquement sur ce qui est mesurable et
quantifiable, et surtout commerçable et profitable, la science moderne sous la
coupe de ses financeurs, a eu tendance à évacuer les questions de sens, de
valeurs d’utilité et de finalités. Le "comment" a pris le pas sur le
"pourquoi", conduisant à un savoir technique mais souvent dépourvu de
tout entendement et de toute sagesse.
Cette approche purement instrumentale de la connaissance
pose aujourd'hui de sérieux problèmes éthiques, notamment dans des domaines
comme les biotechnologies ou l'intelligence artificielle. Le progrès technique
s'accélère, dans la fuite en avant, sans que nous ayons toujours le recul
nécessaire pour en mesurer les implications à long terme.
Un savoir élitiste et déconnecté
Le savoir académique et scientifique est devenu l'apanage
d'une élite, souvent déconnectée des réalités du terrain et des préoccupations
de la population. Cette fracture entre "experts" et citoyens nourrit
la défiance envers la science et les institutions du savoir.
De plus, la course à la publication et à la reconnaissance
par les pairs peut conduire à des dérives, comme la multiplication d'études peu
pertinentes ou la réticence à remettre en question les paradigmes dominants.
Un savoir au service d'intérêts particuliers
La production de connaissances est de plus en plus
influencée par des intérêts économiques et politiques. Le financement de la
recherche par des acteurs privés oriente les travaux vers des domaines jugés
rentables à court terme, au détriment parfois de l'intérêt général.
Cette marchandisation du savoir pose la question de
l'indépendance de la recherche et de sa capacité à répondre aux grands défis de
notre temps, comme le changement climatique ou les inégalités croissantes.
Un autre
savoir est possible : moderne et responsable !
Vers un nouveau paradigme
Face à ces limites, il apparaît nécessaire de repenser en
profondeur notre approche du savoir. Plusieurs pistes peuvent être explorées
pour élaborer un nouveau paradigme plus inclusif et adapté aux défis du XXIe
siècle.
Une approche par la complexité et transdisciplinaire
Un retour vers un passé ontologique, la nature laissée pour
compte !
S'inspirant de la pensée de Blaise Pascal et des
enseignements de la physique quantique, ce nouveau paradigme chercherait à
appréhender la réalité dans sa globalité et sa complexité : l’holisme !
Il s'agirait de développer une "science de la complexité" capable
d'étudier les interactions entre les différents niveaux de la réalité, du
microscopique au macroscopique.
Cette approche impliquerait de favoriser le dialogue et la
collaboration entre les disciplines, en créant des ponts entre sciences dures,
sciences humaines et sociales, mais aussi avec d'autres formes de savoirs comme
les sagesses traditionnelles ou les arts.
Un savoir incarné et contextualisé
Plutôt qu'un savoir abstrait et désincarné, il s'agirait de
développer une connaissance ancrée dans l'expérience concrète et tenant compte
des contextes culturels et historiques. Cette approche s'inspirerait de la
phénoménologie et de l'herméneutique, en reconnaissant le rôle de la
subjectivité et de l'interprétation dans la construction du savoir.
Ce savoir incarné, devenu inclusif de tout, serait aussi
plus à même de prendre en compte la dimension éthique et les implications
pratiques de la connaissance. Il s'agirait de réconcilier théorie et pratique,
en développant une "sagesse pratique" capable d'éclairer l'action.
Un savoir inclusif et participatif
Pour dépasser la fracture entre experts et citoyens, il est
nécessaire de repenser les modes de production et de diffusion du savoir. Cela
implique de développer des approches participatives, où les citoyens sont
impliqués dans la définition des problématiques de recherche et la collecte de
données.
Les "sciences citoyennes" et la recherche-action
sont des exemples de ces nouvelles formes de production de connaissances plus
inclusives. Il s'agit aussi de valoriser les savoirs locaux et traditionnels,
trop souvent négligés par la science officielle.
Un nouveau savoir au service du bien commun
Ce nouveau paradigme placerait l'éthique et le bien commun
au cœur de la démarche scientifique. Il s'agirait de développer une
"science avec conscience", selon l'expression d'Edgar Morin, capable
de s'interroger et d’être interrogée sur ses finalités et ses implications.
Cela implique de repenser les critères d'évaluation de la
recherche, en valorisant non seulement l'excellence académique mais aussi
l'impact sociétal et environnemental des travaux. Il s'agit aussi de promouvoir
l'open science et le partage des connaissances, pour que le savoir bénéficie au
plus grand nombre.
Un savoir intégrant l'incertitude et la complexité
S'inspirant des enseignements de la physique quantique, ce
nouveau paradigme reconnaîtrait pleinement le rôle de l'incertitude et de
l'indétermination dans notre compréhension du monde. Plutôt que de chercher des
certitudes absolues, il s'agirait de développer une pensée complexe capable
d'intégrer la contradiction et le paradoxe.
Cette approche implique de renoncer au mythe de
l'objectivité pure et de reconnaître le rôle de l'observateur dans la
construction du savoir. Elle invite aussi à développer de nouveaux outils
conceptuels et mathématiques pour modéliser la complexité, comme la théorie du
chaos ou les systèmes dynamiques non-linéaires.
Implications
pratiques et défis
La mise en œuvre de ce nouveau paradigme de complexité, au regard
d’un savoir convenant implique des changements profonds dans nos institutions
et nos pratiques :
Réforme de l'éducation et de la recherche
Il est nécessaire de repenser en profondeur nos systèmes
éducatifs pour former des esprits capables de penser la complexité et de faire
des liens entre les disciplines. Cela implique de développer la pensée
critique, la créativité et l'apprentissage par l'expérience.
Dans le domaine de la recherche, il s'agit de favoriser les
approches transdisciplinaires et de créer des espaces de dialogue entre
différentes formes de savoirs. Cela peut passer par la création de nouveaux
types d'institutions de recherche, plus flexibles et ouvertes sur la société.
Nouveaux outils et méthodes
Le développement de ce savoir inclusif et complexe nécessite
de nouveaux outils conceptuels et méthodologiques. Les avancées en Assistance Artificielle
(on en intelligence ) et en analyse de
données massives peuvent être mises au service de cette approche, en permettant
de modéliser des systèmes complexes et d'identifier des patterns émergents.
Il s'agit aussi de développer de nouvelles formes de
représentation et de visualisation des connaissances, capables de rendre compte
de la complexité et de l'interconnexion des phénomènes.
Transformation des institutions du savoir
Les universités et les centres de recherche doivent se
réinventer pour devenir des lieux d'échange et de co-construction des savoirs,
ouverts sur la société. Cela implique de repenser les modes de gouvernance, les
critères d'évaluation et les parcours de carrière des chercheurs.
Il s'agit aussi de développer de nouveaux espaces de
dialogue entre science, politique et société civile, pour que le savoir puisse
réellement éclairer la prise de décision et l'action collective.
Éthique et responsabilité
Ce nouveau paradigme du savoir implique une réflexion
approfondie sur l'éthique de la recherche et la responsabilité des
scientifiques. Il s'agit de développer une "éthique de la
connaissance" qui guide nos choix de recherche et l'utilisation des
savoirs produits.
Cela passe aussi par une plus grande transparence sur les
méthodes, les données et les résultats de la recherche, ainsi que par un
dialogue constant avec la société sur les implications éthiques et sociétales
des avancées scientifiques.
Conclusion
Le passage à ce nouveau paradigme du savoir, plus inclusif
et complexe, représente un défi considérable. Il implique de remettre en
question des habitudes de pensée profondément ancrées et de transformer des
institutions solidement établies.
Cependant, face aux défis complexes et interconnectés de
notre époque - du changement climatique aux inégalités croissantes en passant
par les bouleversements technologiques - cette évolution apparaît non seulement
souhaitable mais nécessaire.
En s'inspirant de la pensée de Pascal et des enseignements
de la physique quantique, ce nouveau savoir pourrait nous permettre de mieux
comprendre et d'agir sur la complexité du monde. Il offre la promesse d'une
connaissance plus riche, plus éthique et plus à même de répondre aux besoins de
l'humanité et de la planète.
Le chemin vers ce nouveau paradigme est long et semé
d'obstacles, mais il est déjà en marche dans de nombreux domaines. C'est en
cultivant l'ouverture d'esprit, le dialogue et la créativité que nous pourrons
collectivement relever ce défi et construire un savoir véritablement au service
de l'humanité.
Paradoxalement, avec beaucoup de moyens financiers, nous tentons de construire un ordinateur quantique ; alors que nous ne sommes même pas en mesure d'appliquer les principes philosophiques issus de la physique quantique qui limitent la connaissance tant dans le domaine du raisonnement que dans celui de l’action ! Mais peut-être que cet ordinateur quantique ne suivra pas ces préconisations de sagesse de la philosophie quantique !
Quels sont les buts de cet ordinateur ; décupler, centupler ou plus la seule capacité de calcul pour mieux manipuler l'Humanité ou permettre de fuir cette planète terre totalement saccagée ?
Commentaires
Enregistrer un commentaire