Les affres du savoir actuel entre réductionnisme et négationnisme
Les affres du savoir actuel entre réductionnisme et négationnisme
Les affres du savoir actuel : du réductionnisme de tout au négationnisme de tout !
"Le tout ne serait pas plus, et même plus du tout, plus
que la simple somme de ses parties". Cette remise en cause radicale d'un
des principes fondateurs de la pensée analytique occidentale n'est pas anodine.
Elle pointe une dérive majeure de notre conception moderne du savoir : le
réductionnisme poussé jusqu'au négationnisme de la complexité du réel.
Un monde savamment et délibérément malade
Notre monde contemporain, se voulant rationnel et
scientifique, est en réalité malade d'un excès de rationalité. Malade d'une
logique dichotomique héritée des vieilles luttes manichéennes entre le bien et
le mal : entre Dieu et diable qui n’a d’existence que dans un esprit
humain appauvri par le dogme ! Malade d'une raison rationaliste devenue
paranoïaque et schizophrénique, totalement coupée des nuances et de la riche
expérience humaine.
De l'individu à l'individualisme, du progrès à la
productivité effrénée, de la connaissance à l'utilitarisme, les
"ismes" qui nous gouvernent ont tous en commun de pousser à l'extrême
des concepts au départ légitimes. Ils deviennent alors des pratiques abusives,
des idéologies réductrices et aveugles à la complexité.
Les deux grands responsables : le rationalisme cartésien,
paroxysme logique de la raison exclusivement mathématique, et le positivisme
comtien, obsédé par le "comment" au détriment du "pourquoi"
et qui interdit toute introspection :
dogme scientiste oblige ! Des impostures intellectuelles d'une
redoutable efficacité qui ont fini par évincer la quête de sagesse chère aux
philosophes.
Rendons à la raison sa juste valeur
Faut-il pour autant rejeter en bloc la raison et la logique
? Bien sûr que non. Comme en toute chose, c'est l'équilibre qui importe. Il
s'agit de réhabiliter une raison humble et incarnée, alliée à l'expérience
sensible. Une raison au service de questionnements existentiels plutôt qu'une
pure machine à démontrer et à calculer. Ainsi préférer la raison pascalienne,
complexe, à la raison cartésienne qui relève du simplisme !
Rationalisme n’est pas rationalité mais paroxysme de
rationalité ! Cessons de nous laisser aveugler par les faux-semblants
d'une rationalité rationaliste devenue folle. Le savoir authentique naît de
l'observation attentive de ce qui est réellement, dans sa riche concrétude, et
non de la projection de ce que nous voudrions qu'il soit ; que certains
voudraient, par intérêt particulier, à vrai dire par pure cupidité :
voudraient que les choses soient !
Le primat de la pratique sur la théorie
"Voir-ça", voir l'ÉTANT ontologique de
toute chose", voilà la vocation première du savoir. Un savoir
nécessairement à posteriori, qui se nourrit de l'expérience de vie, de la
pratique d'abord et avant tout : puis la formaliser intellectuellement et
honnêtement pour la diffuser au plus grand nombre et non simplement à quelques
privilégiés. « Savoir serait
pouvoir » et tout le monde, tout individu doit savoir et pouvoir à sa
mesure et en toute honnêteté intellectuelle, avec Ontologie, Déontologie, Éthique
et Altérité : en termes d’entendement et non en termes de malignité !
Car la pratique précède toujours le savoir, et non
l'inverse. Les bonnes pratiques, les pratiques vertueuses et soucieuses
d'humanité, doivent nous guider bien avant toute théorisation hâtive.
Hélas, dans le domaine des "sciences molles",
celles qui traitent de l'humain dans sa dimension politique forcément sociale,
psychologique et sociétale, cette vérité première est trop souvent bafouée. On
se fout littéralement de la "pratique humaine" pour se complaire dans
des constructions intellectuelles : dans un onanisme intellectuel
universitaire voire académique coupé du réel.
Déconstruire les présupposés de la science moderne
Ces sciences humaines sont en effet minées par un ensemble
de présupposés réducteurs, de pure vue d’un purement mathématique dérivé du
rationalisme ambiant : l'individualisme méthodologique, l'utilitarisme, le
matérialisme, le scientisme et le technoscientisme sont autant de prismes
déformants qui font écran à la riche complexité du fait humain.
Pire, auréolées du crédit désormais excessif accordé à la
science, ces visions tronquées de l'humain se muent en entreprise de
domestication, non plus seulement de la Nature, mais de la nature humaine,
d’une intelligence humaine qu’il faut réduire à un seul neurone, à une portion
congrue, à fin, pour « le grand remplacement » : la remplacer
par l’Intelligence Artificielle !
Plutôt que de se nourrir des réalités vécues, cette science
se donne pour mission de les réduire à ses schémas étroits et mortifères.
Réhabiliter un savoir incarné et pluriel
Face à cette dérive, de nombreuses voix s'élèvent pour
réclamer un « changement de paradigme » : une autre épistémique et
même revenir à la première épistémique, à l’ensemble des connaissances propres
à un groupe social et non à une « élite zélote ploutocrate » qui
entend avilir l’Humanité ! Un savoir qui, au lieu de partir de théories toutes
faites, commencerait par s'imprégner avec humilité des pratiques effectives et
des vécus subjectifs. Un savoir qui réinvestirait les dimensions qualitatives,
narratives et compréhensives, plutôt que de tout ramener à quelques variables
et lois statistiques.
Un savoir qui admettrait la pluralité foncière des valeurs,
des représentations, des cultures et des finalités masloviennes humaines. Et
qui, plutôt que de chercher à les formater dans ses moules étroits, tenterait
d'en saisir le sens profond et l'épaisseur existentielle.
En somme, un savoir non plus surplombant et désincarné,
exclusif de lui-même et se regardant technoscientifiquement le nombril, mais
incarné dans l'humaine condition. Ouvert à la complexité foisonnante du réel et
mu par un souci éthique d'écoute, de respect et d'émerveillement face au
mystère du vivant.
Vers une raison réenchantée
Au final, c'est une véritable révolution du regard qu'il
nous faut accomplir. Retrouver une raison réenchantée, animée non par la
volonté de puissance et de maîtrise mais par l'étonnement sans cesse renouvelé
face à ce qui est.
Une raison guidée non par la certitude arrogante d'avoir
cerné le réel, mais par l'humilité de se savoir toujours en chemin, toujours à
réapprendre à voir pour réellement savoir. Ce n'est qu'à cette condition que
nous pourrons dépasser le négationnisme délétère d'une époque qui a cru pouvoir
réduire le Tout à ses schémas appauvris.
Cessons de
vouloir domestiquer ce qui se dérobe à nos catégories mentales réductrices.
Rendons à la raison sa dimension contemplative et d'émerveillement. Alors
seulement, le savoir retrouvera plénitude et sens.
Une ironie de l'histoire veut d'ailleurs que ce savoir
réenchanté, cette sagesse d'un juste milieu entre excès, existe déjà depuis des
siècles. Le contemporain de Descartes, Blaise Pascal, n'avait-il pas déjà
intuitionné par son "principe de raison" la complexité foncière des
choses ? Une complexité que la physique quantique, par ses théorèmes
d'incomplétude, d'incertitude et ses limites, semble depuis confirmer.
Mais voilà, la grande difficulté est que la doxa
ploutocratique gouvernante, ce dogme de la cupidité et de la chrématistique
mortifère, n'a aucun intérêt à lâcher le rationalisme calculateur et le
positivisme dont elle tire tant de bénéfices. Cette ploutocratie qui prévarique
l'économie, la politique et les institutions n'abandonnera pas de sitôt ses
grilles de lecture réductrices.
C'est pourquoi, loin de défendre un Descartes ancré dans son
contexte historique, nous ferions mieux de retrouver l'inspiration d'un Pascal
et de cette tradition philosophique prônant une raison humble, ouverte à la
pluralité du réel. Une raison raisonnable, sans excès, guidée par le sens de la
mesure et de la nuance : ni trop, ni trop peu, comme le rappelait la sagesse
antique.
Voilà peut-être la voie pour que le savoir, plutôt que de se
perdre dans les errements du réductionnisme et du négationnisme, puisse à
nouveau se déployer dans toute son humanité : toute sa dignité et sa
fécondité...
Une ironie de
l'histoire veut d'ailleurs que ce savoir réenchanté, cette sagesse d'un juste
milieu entre excès, existe déjà depuis des siècles. Le contemporain de
Descartes, Blaise Pascal, n'avait-il pas déjà intuitionné par son
"principe de raison" la complexité foncière des choses ? Une
complexité que la physique quantique, par ses théorèmes d'incomplétude,
d'incertitude et ses limites, semble depuis confirmer.
Les obstacles posés par la doxa ploutocratique qui dirige ce monde
Mais voilà, la
grande difficulté est que la doxa ploutocratique gouvernante, ce dogme de la
cupidité et de la chrématistique mortifère, n'a aucun intérêt à lâcher le
rationalisme calculateur et le positivisme dont elle tire tant de bénéfices.
Cette ploutocratie qui prévarique l'économie, la politique et les institutions
n'abandonnera pas de sitôt ses grilles de lecture réductrices.
C'est pourquoi,
loin de défendre un Descartes ancré dans son contexte historique, nous ferions
mieux de retrouver l'inspiration d'un Pascal et de cette tradition
philosophique prônant une raison humble, ouverte à la pluralité du réel. Une
raison raisonnable, sans excès, guidée par le sens de la mesure et de la nuance
: ni trop, ni trop peu, comme le rappelait la sagesse antique.
Voilà peut-être la
voie pour que le savoir, plutôt que de se perdre dans les errements du
réductionnisme et du négationnisme, puisse à nouveau se déployer dans toute son
humanité : toute sa dignité et sa fécondité...
Rationalisme et positivisme
Les deux grands responsables sont le rationalisme cartésien,
paroxysme d'une logique déconnectée du réel, et le positivisme comtien, obsédé
par le "comment" technique au détriment du "pourquoi"
existentiel. Ces constructions théoriques, qui au plan ontologique ne
correspondent à rien de concret, ne sont que des biais cognitifs d'une
redoutable efficacité. Tout comme la cupidité est le biais cognitif moteur de
la ploutocratie, le rationalisme cartésien et le positivisme sont les biais qui
ont supplanté la quête de sagesse et de sens chère aux philosophes.
L'imposture de ces schèmes de pensée, déconnectés de la
réalité vécue et de la complexité du monde, a fini par évincer toute
considération pour la pluralité et la richesse foncière de l'expérience
humaine. Des biais cognitifs devenus les nouveaux dogmes d'une époque aveuglée
par ses propres constructions intellectuelles.
Complexité pascalienne et complexité quantique : là sont les deux moyens à mettre en œuvre pour l’élaboration d’un bon et juste savoir pour tous : pour tous les pays et apporté une paix souhaitée par les populations en général qui payent toujours le plus lourd tribut à la guerre contrairement aux dirigeants ploutocrates affairistes va-t’en guerre, qui prennent le genre humain, dont ils ne sont assurément pas, car ce sont des "élus" : pour de la chair à canon !
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