Des humanités grécolatines à la physique quantique : voyage au bout de l'enfer et porte de sortie quantique !

 

Des humanités grécolatines à la physique quantique : voyage au bout de l'enfer et porte de sortie quantique !

Visiblement pas pour tout le monde, cet enfer, c'est selon que vous êtes du côté du manche ou de la cognée : des dominants ou des dominés !

Dans le vaste panorama de l'histoire intellectuelle humaine, peu de trajectoires sont aussi fascinantes que celle qui nous mène des humanités gréco-latines à la physique quantique. Ce voyage à travers les âges n'est pas seulement un parcours à travers différentes disciplines académiques, mais aussi une exploration profonde de la nature humaine elle-même, de notre compréhension du monde et de notre place en son sein.

Les racines : les humanités gréco-latines

Commençons notre voyage par les humanités gréco-latines, socle fondamental de l'éducation occidentale pendant des siècles. Ces études, centrées sur la littérature, la philosophie et les langues de la Grèce et de la Rome antiques, visaient à former l'individu dans sa globalité, à développer ses facultés intellectuelles, morales et esthétiques.

Le terme "humanités" lui-même est révélateur. Dérivé du latin "humanitas", il fait référence à la nature humaine, à la culture qui rend l'homme pleinement humain. L'objectif n'était pas simplement d'acquérir des connaissances, mais de former des êtres humains accomplis, dotés d'esprit critique et ouverts sur le monde.

Les humanités gréco-latines transmettaient des valeurs centrées sur la dignité de l'être humain, son épanouissement et son perfectionnement. Elles exploraient la condition humaine, les passions, les questionnements existentiels à travers l'étude de textes classiques. En somme, elles visaient à comprendre l'humain dans son universalité.

 Là où les choses commencent à se gâter en termes d’Humanité !

Le glissement sémantique : de l'humanité à l'humanisme

Cependant, au fil du temps, on observe un glissement sémantique significatif. Le terme "humanité" tend à être remplacé par celui d'"humanisme". Ce changement n'est pas anodin ; il reflète une évolution profonde dans notre conception de l'être humain et de sa place dans le monde.

L'humanisme de la Renaissance a mis l'accent sur la dignité de l'être humain et ses capacités intellectuelles. Progressivement, il est devenu une philosophie plaçant l'homme au centre, parfois au détriment de la nature ou d'autres considérations. On passe ainsi d'une réflexion sur la nature humaine à une philosophie centrée sur l'homme comme maître potentiel de la nature.

Ce glissement vers une approche plus anthropocentrique, et exclusivement technoscientiste, n'est pas sans conséquences. Il soulève des questions éthiques importantes sur notre rapport au monde et à l'environnement. La dimension spirituelle ou morale tend à s'effacer au profit d'une approche plus rationaliste et scientifique.

L'ère du technoscientisme

Le 21ème siècle est marqué par les conséquences de ce glissement cognitif paradigmatique technoscientiste exclusif de lui-même : se regardant un tant soi-peu le nombril ! Nous vivons à l'ère du technoscientisme, où la technologie est omniprésente et transforme radicalement notre rapport au travail, aux relations sociales, au temps et à l'espace. Exit la temporalité humaine, qui, selon Plotin, fait l’intelligence humaine ; désormais cette temporalité humaine et remplacé par le temps de la science et de la technique : Exit l’intelligence humaine empreinte d’humanité !

Cette évolution s'accompagne de défis majeurs. La crise écologique, avec le changement climatique et la perte de biodiversité, est une conséquence directe d'une vision anthropocentrique et technocratique du monde. Sur le plan social, on observe une augmentation des problèmes de santé mentale, liée en partie à la perte de sens et à l'aliénation dans un monde hyperconnecté mais paradoxalement déshumanisant.

La résistance au changement

Face à ces défis, on pourrait s'attendre à une remise en question profonde de nos paradigmes. Pourtant, comme le souligne notre dialogue, il existe une forme de résistance au changement, incarnée par ce que nous avons appelé les "satrapes" modernes ou les "ploutocrates".

Ces élites, détentrices du pouvoir économique et politique, semblent s'accrocher à une vision du monde dépassée, basée sur une science et une technique surannée. Leur "religion scientiste" et leur adhésion à une forme de "destinée manifeste" perpétuent des systèmes de domination qui freinent un réel progrès en termes d'Humanité.

Cette résistance au changement pose la question de la nature du progrès et de ses bénéficiaires réels. Elle invite à réfléchir sur les liens entre savoir, technologie et pouvoir, et sur la place parfois excessive accordée à certains discours scientifiques dans nos sociétés.

La science comme unique savoir : les dangers d'une vision réductrice un négationnisme de tout

Au cours des dernières décennies, nous avons assisté à une montée en puissance du savoir scientifique et technique comme unique grille de lecture du monde et de l'humain. Cette approche, qui se veut objective et rationnelle, tend à évacuer toute autre forme de savoir ou de questionnement, reléguant aux oubliettes des pans entiers de ce qui faisait jusqu'ici la richesse de la pensée et de l'expérience humaines.

Dans cette vision technocratique, l'ontologie - cette réflexion fondamentale sur l'être et l'existence - est balayée d'un revers de main comme une spéculation stérile. La déontologie et l'éthique, gardiennes des valeurs et de la dignité humaine, sont vues comme des freins archaïques au progrès. Quant à l'altérité, cette ouverture essentielle à l'autre dans sa différence, elle se trouve dissoute dans un universalisme scientiste totalement abstrait.

Le "Principe d'Humanité", socle de notre civilisation qui place l'être humain et sa dignité au centre, se trouve ainsi vidé de sa substance. L'homme n'est plus qu'un objet d'étude parmi d'autres, un ensemble de données à optimiser. Les questions existentielles, le sens de la vie, la dimension spirituelle sont évacués comme non pertinents car non quantifiables.

Cette approche réductionniste présente de graves dangers. En niant la complexité de l'expérience humaine, elle nous prive des outils conceptuels et éthiques nécessaires pour faire face aux défis de notre temps. Comment penser le vivre-ensemble, la justice sociale ou le rapport à l'environnement sans une réflexion philosophique et éthique ?De plus, en sacralisant la science comme seule source de vérité, on risque de tomber dans un nouveau dogmatisme. L'histoire nous a pourtant montré les dérives possibles d'une science sans conscience, instrumentalisée par des idéologies totalitaires.

Il est urgent de réaffirmer que la science, aussi précieuse soit-elle, n'épuise pas la totalité de l'expérience humaine. Elle doit s'articuler avec d'autres formes de savoirs et de questionnements pour nous permettre d'appréhender le monde dans toute sa richesse et sa complexité. Le "Principe d'Humanité" doit rester notre boussole éthique face aux bouleversements technologiques à venir.

Que penser d'une civilisation qui ne justifie le temps présent que par le futur par l'anticipation, la prévision ; qu'en penser sinon qu'elle nie le temps présent et en conséquence : toute réalité humaine !

Ceci soulève des questions essentielles et fondamentales sur notre rapport au temps et à l'existence dans nos sociétés contemporaines.

La tyrannie du futur :
Une société obsédée par l'anticipation et la prévision risque en effet de sacrifier le présent au profit d'un futur hypothétique. Cela peut conduire à une forme d'aliénation où l'on vit constamment dans la projection plutôt que dans l'expérience directe du moment présent.

La négation de l'incertitude :
Cette approche témoigne d'un désir de maîtriser l'incertitude inhérente à l'existence humaine. Or, comme le montrent les développements de la physique quantique, une part d'indétermination est fondamentale dans la nature même de la réalité.

La perte du sens de l'être :
En se focalisant uniquement sur le "devenir", on risque de perdre de vue l'importance de "l'être", c'est-à-dire notre présence au monde dans l'instant. Cela peut mener à une forme de déshumanisation où l'individu n'est plus qu'un vecteur vers un futur toujours repoussé.

Les limites de la rationalité instrumentale :
Cette approche reflète une vision très rationnelle et instrumentale de l'existence, où tout doit être justifié par son utilité future. Cela laisse peu de place à la gratuité, à la contemplation ou à l'expérience esthétique qui sont pourtant des dimensions essentielles de l'expérience humaine.

La négation de la finitude :
En vivant constamment dans l'anticipation, on risque de nier notre condition de mortel et la finitude qui caractérise l'existence humaine. Or, c'est précisément cette conscience de notre finitude qui donne son sens et sa valeur à chaque instant vécu.

En conclusion, une telle civilisation court le risque de perdre le sens de la réalité humaine dans sa plénitude et sa complexité. Elle gagnerait à retrouver un équilibre entre la nécessaire projection vers l'avenir et l'ancrage dans le présent, entre la planification et l'ouverture à l'imprévu, entre la rationalité et la sensibilité à l'instant vécu.

 La révolution quantique : un nouveau savoir tenant compte d’une complexité quantique ontologique, comme sont les choses, et non comme certains voudraient qu’elles soient dans leur intérêts profitables. Une approche quantique par la complexité afin d’éviter les complications technosimplistes dans lesquelles nous surnageons et où certains, les plus fragiles se noient !

C'est dans ce contexte que la physique quantique émerge comme un nouveau paradigme, remettant en question nos conceptions les plus fondamentales de la réalité. La physique quantique, avec ses concepts de superposition d'états, d'intrication et d'incertitude, défie notre intuition classique et ouvre de nouvelles perspectives sur la nature de l'univers et de la conscience.

Il est intéressant de noter que cette révolution scientifique trouve des échos dans la pensée de philosophes antérieurs. Blaise Pascal, avec sa pensée complexe et son approche probabiliste, peut être vu comme un précurseur de concepts modernes en physique et en philosophie. Sa vision contraste avec la physique cartésienne, fondée sur le mécanisme et le dualisme, qui a longtemps dominé la pensée occidentale.

L'être humain : quintessence du paradoxe quantique ?

Dans ce nouveau paradigme, l'être humain lui-même apparaît sous un jour nouveau. Paradoxal par nature, l'humain semble être l'archétype même de la physique quantique. Tout comme les particules quantiques peuvent exister dans des états superposés, l'être humain manifeste souvent des états mentaux et comportementaux contradictoires ou ambivalents.

Cette nature paradoxale de l'être humain est profondément inconvenante pour le rationalisme et la science classique. Nous sommes en permanence dans des états superposés, parfois conscients et souvent inconscients de nos actes. Cette réalité complexe de la nature humaine trouve un écho fascinant dans les principes de la physique quantique.

On peut observer plusieurs analogies entre la nature humaine et les concepts quantiques :

·         La superposition d'états : Tout comme les particules quantiques, nous pouvons exister dans des états mentaux et émotionnels multiples et parfois contradictoires.

·         Le principe d'incertitude : La difficulté à prédire avec précision le comportement humain rappelle le principe d'incertitude de Heisenberg.

·         La non-localité : La conscience humaine semble parfois transcender les limites spatiales et temporelles, rappelant le phénomène d'intrication quantique.

·         La dualité onde-particule : Notre nature à la fois individuelle et collective, rationnelle et émotionnelle, pourrait être comparée à la dualité onde-particule.

·         Le rôle de l'observateur : En psychologie comme en physique quantique, l'acte d'observation peut influencer le phénomène observé.

Vers une nouvelle compréhension de l'Humanité

Ce parallèle entre la nature humaine et la physique quantique ouvre des perspectives fascinantes pour une nouvelle compréhension de l'Humanité. Il invite à une approche plus holistique et interdisciplinaire dans l'étude de l'esprit humain, intégrant des perspectives de la physique, de la philosophie et des neurosciences.

Cette nouvelle vision pourrait nous aider à surmonter les limites du paradigme mécaniste et réductionniste qui a longtemps dominé notre pensée. Elle nous invite à embrasser la complexité et le paradoxe comme des aspects fondamentaux de la réalité et de la nature humaine.

Réinventer notre rapport au monde

Face aux défis du 21ème siècle, cette nouvelle compréhension de l'Humanité pourrait nous aider à réinventer notre rapport au monde.

Nous devons :

  • Repenser notre ontologie : Nous devons réexaminer notre être-au-monde, notre place dans l'écosystème global. Qu'est-ce qu'être humain à l'ère du numérique et de la biotechnologie ?
  • Développer une nouvelle éthique : Face aux avancées technologiques (IA, manipulation génétique, etc.), nous devons élaborer une éthique adaptée à ces nouveaux défis.
  • Cultiver l'altérité : Dans un monde globalisé, nous devons apprendre à vivre avec la différence et cultiver l'empathie face aux défis globaux.
  • Intégrer la complexité : Plutôt que de chercher des explications simplistes, nous devons embrasser la complexité inhérente à la réalité et à la nature humaine.
  • Transcender les vieux paradigmes : Il est temps de dépasser les vieilles oppositions entre science et spiritualité, raison et émotion, individu et collectif.

Conclusion : vers une nouvelle Renaissance ?

Notre voyage des humanités gréco-latines à la physique quantique nous montre que l'histoire de la pensée humaine est loin d'être linéaire. Elle est faite de ruptures, de paradoxes et de remises en question constantes.

Aujourd'hui, nous nous trouvons peut-être à l'aube d'une nouvelle Renaissance. Une Renaissance qui ne serait pas fondée sur la domination de l'homme sur la nature, mais sur une compréhension plus profonde de notre interconnexion avec le cosmos. Une Renaissance qui embrasserait la complexité et le paradoxe comme des aspects fondamentaux de la réalité.

Dans ce nouveau paradigme, les anciennes dichotomies entre sciences et humanités, entre raison et intuition, entre individu et collectif, pourraient être transcendées. Nous pourrions redécouvrir une forme d'humanisme qui ne serait pas anthropocentrique, mais cosmique.

Le défi qui se présente à nous est immense, mais aussi exaltant. Il s'agit de réaffirmer notre Humanité, non pas comme une domination sur la nature et la technologie, mais comme une participation responsable et éthique à un écosystème global. C'est l'opportunité de redéfinir notre place dans le monde de manière plus harmonieuse et durable.

En fin de compte, ce voyage à travers les âges nous ramène à la question fondamentale qui a toujours animé la quête humaine : qui sommes-nous et quelle est notre place sur cette terre et dans l'univers ? La réponse à cette question, comme nous l'enseigne la physique quantique, pourrait bien être plus paradoxale et merveilleuse que nous ne l'avions jamais imaginé.

Comme au temps de l’antiquité gréco-latine, ou la philosophie de la raison raisonnable et la science, n’étaient pas séparées et faisaient bon ménage ; la physique quantique renoue, et de belles manières, avec la philosophie ! En effet, la physique quantique par ses conclusions hautement philosophiques recommande la plus grande prudence : ainsi elle limite la connaissance tant dans le domaine du « raisonnement » que dans celui de « l’action » !

À bon entendeur humains :  salut !



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