De la "Véralité" !

 

De la véralité

D’une « véralité relative » nécessaire en lieu et place de la « vérité absolue » et qu’elle soit religieuse ou scientifique d’ailleurs !

Qui de nos jours, avec un minimum de conscience, de probité intellectuelle, peut encore croire, à la « vérité pure » scientifique de René Descartes ? Comme si la perfection était possible dans un monde complexe, en « perpétuelle évolution », qui, « ontologique », elle, n’a rien à voir avec cette fuite en avant rationalo-économico-technoscientiste culturelle, voire même cultuelle, imposée par la « ploutocratie », qui en fait, choux gras, sans aucun état de conscience !

Dans un monde de plus en plus complexe et interconnecté, la quête de la vérité absolue semble de plus en plus illusoire et même nulle et non-avenue. Cette quête, héritée des philosophies rationalistes du passé, peine à rendre compte d’une réalité de toujours, marquée par des interdépendances multiples et des incertitudes croissantes. À la place, émerge l'idée de "véralité relative", une notion qui propose une approche plus nuancée et adaptable pour comprendre et naviguer dans le monde : notre monde !

Cet article explore cette transition de la vérité absolue à la véralité relative, en s'appuyant sur des concepts philosophiques et éthiques pour proposer une nouvelle manière de penser la réalité.

 

·        La critique de la vérité absolue

    Héritage cartésien et ses limites

La notion de vérité absolue trouve ses racines dans la philosophie de René Descartes, qui cherchait des certitudes indubitables sur lesquelles fonder la connaissance. Cette quête a conduit à une vision mécaniste et déterministe du monde, où chaque phénomène pouvait être expliqué par des lois universelles et immuables. Cependant, cette approche a montré ses limites face à la complexité croissante des systèmes naturels et sociaux.

    Complexité et relativité

Dans un monde complexe, où les interactions entre les éléments sont nombreuses et souvent imprévisibles, la notion de vérité absolue devient problématique. Les systèmes complexes, tels que les écosystèmes, les sociétés humaines ou même les réseaux technologiques, ne peuvent être pleinement compris ou prédits par des lois simples et universelles. La vérité, dans ce contexte, devient relative, dépendante des perspectives et des contextes spécifiques.

    Sophisme et cynisme de la vérité pure

La quête de la vérité absolue, qu’elle soit religieuse ou scientifique, l’une et l’autre voulant changer fondamentalement l’humain d’ailleurs ; cette quête de vérité absolue, peut être vue comme un sophisme, une illusion intellectuelle qui masque la réalité complexe des choses. Elle peut même être cynique, en prétendant offrir des certitudes là où il n'y en a pas, et en ignorant les dimensions éthiques et humaines de la connaissance. Cette critique invite à repenser notre approche de la vérité, en reconnaissant ses limites et en adoptant une perspective plus humble et contextuelle.

 

·        Introduction de la véralité relative

    Définition et origine

La véralité relative, dérivée du latin "talis qualis" (tel quel), propose une alternative à la vérité absolue. Elle met l'accent sur la conformité à la réalité telle qu'elle est, plutôt que sur une vérité idéalisée ou abstraite. La véralité reconnaît la complexité et la relativité de la réalité, et cherche à s'en approcher de manière pragmatique et contextuelle.

    Conformité au "tel quel"

La véralité se distingue de la vérité absolue par son ancrage dans la réalité concrète et contextuelle. Elle ne cherche pas des certitudes universelles, mais des compréhensions adaptées aux situations spécifiques. Cette approche est particulièrement pertinente dans les domaines où la complexité et l'incertitude sont omniprésentes, comme l'écologie, la sociologie ou les sciences politiques.

 

·        L'ODEA comme cadre d'évaluation

Pour évaluer la véralité, il est proposé un cadre basé sur quatre concepts philosophiques : Ontologie, Déontologie, Éthique et Altérité (ODEA). Ce cadre offre une approche multidimensionnelle pour appréhender la réalité, intégrant des aspects philosophiques, éthiques et sociaux.

L'ODEA : un cadre pour la véralité

o              Ontologie : la nature fondamentale de la réalité

L'ontologie concerne l'étude de l'être et de la nature fondamentale de la réalité. Dans le cadre de la véralité, elle invite à reconnaître et à respecter la complexité ontologique des choses. Cela signifie accepter que la réalité est souvent plus complexe et interconnectée que ce que nos modèles simplistes peuvent capturer.

o               Déontologie : les principes éthiques qui guident l'action

La déontologie concerne les principes éthiques qui guident nos actions. Dans le contexte de la véralité, elle invite à adopter des pratiques et des comportements conformes à la réalité ontologique des choses. Cela implique de respecter les limites et les interdépendances des systèmes complexes, et d'agir de manière responsable et éthique.

o               Éthique : les valeurs morales

L'éthique concerne les valeurs morales qui guident nos jugements et nos actions. Dans le cadre de la véralité, elle invite à adopter une perspective éthique qui reconnaît la complexité et la relativité de la réalité. Cela signifie agir de manière juste et équitable, en tenant compte des impacts de nos actions sur les autres et sur l'environnement.

o               Altérité : la reconnaissance et le respect de l'autre

L'altérité concerne la reconnaissance et le respect de l'autre. Dans le contexte de la véralité, elle invite à adopter une perspective qui reconnaît la diversité et l'interdépendance des êtres et des systèmes. Cela signifie agir de manière inclusive et respectueuse, en reconnaissant la valeur et la dignité de chaque individu et de chaque système.

 

·        Le Principe d'Humanité

            L'Humanité comme principe fondamental

Le Principe d'Humanité place l'Humanité, plutôt que l'humanisme, comme principe central. Cette perspective met l'accent sur notre nature humaine intrinsèque plutôt que sur une idéologie ou une philosophie construite. L'Humanité, dans ce sens, représente notre essence et notre état naturel, au-delà des constructions intellectuelles ou technologiques. Le vrai principe ce n’est pas l’humanisme mais celui d’HUMANITÉ !

            Critique de l'humanisme technoscientifique

Le Principe d'Humanité critique un humanisme axé sur la technicité et la scientificité, que l'on peut qualifier d'"humanisme actionniste, matérialiste, moderniste". Cette approche priorise le progrès technique au détriment de valeurs humaines plus fondamentales. Elle est vue comme une "pseudo-philosophie sophiste et cynique", manquant de profondeur éthique et de considération pour l'Humanité véritable.

            Le transhumanisme comme menace pour l'Humanité

Le Principe d'Humanité établit un lien entre l'humanisme contemporain et le transhumanisme, suggérant que cette évolution mène à "l'obsolescence de l'Humanité". Cette perspective rejoint les critiques du transhumanisme qui voient dans ce mouvement une menace pour l'essence même de ce qui nous rend humains.

 

·        Respect de l'état de Nature

Le Principe d'Humanité appelle à respecter notre "état de Nature" en tant qu'Humanité. Cette position contraste fortement avec l'approche transhumaniste qui cherche à transcender les limites biologiques. Elle invite à reconnaître et à respecter notre nature humaine et les limites inhérentes à notre condition.

 

Implications et réflexions

o               Épistémologie

La véralité relative et le cadre ODEA remettent en question les méthodes traditionnelles de production de connaissances, appelant à une approche plus holistique et interdisciplinaire. Elles invitent à reconnaître les limites de nos modèles simplistes et à adopter des perspectives plus nuancées et contextuelles.

o               Éthique de la science

La véralité relative souligne l'importance de considérer les implications éthiques et humaines de la recherche scientifique. Elle invite à adopter des pratiques de recherche responsables et éthiques, en tenant compte des impacts de nos actions sur les autres et sur l'environnement.

o               Politique et société

La véralité relative et le cadre ODEA pourraient influencer la façon dont nous abordons les problèmes sociaux complexes, en favorisant des approches plus nuancées et contextuelles. Elles invitent à adopter des politiques et des pratiques qui reconnaissent la complexité et l'interdépendance des systèmes sociaux et environnementaux.

o               Éducation

La véralité relative et le cadre ODEA suggèrent la nécessité de repenser nos méthodes d'enseignement pour mieux refléter la complexité du monde réel. Elles invitent à adopter des approches éducatives qui reconnaissent la diversité et l'interdépendance des systèmes, et qui encouragent une pensée critique et éthique.

Conclusion

La transition de la vérité absolue à la véralité relative représente un changement de paradigme important dans notre compréhension du monde. Elle invite à reconnaître la complexité et la relativité de la réalité, et à adopter des approches plus nuancées et contextuelles. Le cadre ODEA offre une perspective multidimensionnelle pour appréhender la réalité, intégrant des aspects philosophiques, éthiques et sociaux. En plaçant le Principe d'Humanité au cœur de cette approche, nous pouvons naviguer dans la complexité du monde moderne de manière éthique et humaine, en reconnaissant et en respectant notre nature humaine et les limites inhérentes à notre condition.




Commentaires